Ling est une jeune femme d'origine asiatique, et on a clairement du mal à le louper. Si ses cheveux sont plutôt bruns que noirs, contrairement à la majorité des gens de son ethnie, pour le reste aucun doute. Ses yeux sont légèrement bridés, pupilles aussi brunes que sa longue chevelure qui lui cascade jusqu'au creux de ses reins, bien souvent libre de voguer au gré des bourrasques de vent et mouvements de la jeune Inhumaine. La base est cependant toujours encadrée par son éternel casque, dont-elle ne se sépare pratiquement jamais, même pour dormir. Il en est de même pour ses lunettes, qu'elle n'enlève finalement qu'une fois au lit.

Du reste, elle est plutôt petite – probablement toujours à cause de ses origines – et ne mesure qu'un léger mètre cinquante cinq. Elle n'est cependant pas maigre, accusant même une petite poignée d'amour sur chaque hanche et permettant à sa poitrine d'être légèrement plus généreuse que la moyenne, pesant pas loin de cinquante cinq kilos. Du reste, elle est globalement fine puisqu'elle s'active assez souvent, faisant pas mal de vélo et de skate. Ce qui l'empêche vraiment d'être totalement athlétique, c'est sa passion pour les pâtisseries qui la mènera sans doute à sa perte. Sans être une goinfre, dès que l'occasion si prête, Ling s'autorise une petite sucrerie…

Pour l'instant cela dit, elle est plutôt en forme, ne s'essoufflant pas facilement et pouvant en remontrer à certaines de son âge, celles qu'on range en général dans la catégorie « Pouffe ».

Son visage est globalement aussi fin que le reste de ses traits, son nez notamment étant joliment dessiné, et ses lèvres pulpeuses, Elle arbore d'ailleurs un piercing sur la pointe de sa langue, une petite perle du même rose que son casque et du contour de son tatouage de lapin blanc sur l'épaule gauche.

Solitaire sans pour autant chercher la solitude, Ling est une jeune femme ayant quelques difficultés à sociabiliser de part son handicap freinant considérablement la communication au premier abord, et pouvant décourager nombre de personnes qui auraient l'impression de perdre leur temps. Malgré elle donc, la cadette des Jiang se retrouve seule, dans son monde. Heureusement pour elle, elle à su assez tôt qu'elle pouvait faire partie d'une communauté sans que son handicap ne soit une gêne grâce à internet : forums, jeux en ligne, et quelques amis fidèles dans la vie de tous les jours, il y avait clairement plus à plaindre.

Aussi, Ling était heureuse malgré tout, arborant la plupart du temps un sourire sincère sur ses lèvres. Très expressive au niveau du visage d'ailleurs, il est particulièrement simple de lire ses expressions ou ses impressions rien qu'en l'observant avec un peu d'attention, tentant de faciliter la communication avec les autres par ce biais. Son écriture en est d'ailleurs souvent très imagée elle aussi, toujours riche en détails et soignée.

Bien qu'elle adore les mondes virtuels, Liang est loin d'y être tout le temps enfermée, bien au contraire même. Il est commun pour elle de se lever très tôt afin d'aller faire un peu de skate ou de vélo de bon matin au calme, quand le reste de la ville est lui encore endormi. Elle part faire un tour à la campagne quand le temps et son emploi du temps s'y prête quand elle peut également, s'en inspirant pour écrire, dessiner. C'est une rêveuse vivant un peu trop dans sa bulle, mais une rêveuse souriante qui aime la vie et la croque à pleine dent, à son rythme, sans brûler les étapes.

Côté cœur, la jeune femme est relativement novice. Très novice et très vierge même. Elle a bien eu un ou deux petits copains, mais ça n'a jamais été très concluant on long comme relation, aussi, elle s'est décidée à être ouverte sur la question : quiconque gagnera son cœur l'aura, sans distinction de genre (bien que, du fait de son inexpérience, elle appréhende beaucoup et ait tendance à y aller un peu à reculons malgré certaines « envies »).

« Go go Power Rangers ~ »

Sûrement un des thèmes les plus en vogue l'année de naissance de Ling Jiang. Née dans la province du Qinghai en République Populaire de Chine, la petite dernière n'a pas tardé à émigrer aux Etats-Unis à cause de problèmes de santé, les infrastructures américaine étant plus à même de la prendre en charge. Dès la naissance, on lui diagnostiqua une hypersensibilité auditive aiguë ; si ça n'a pas l'air si terrible quand on l'entend comme ça, il s'avère que c'est un véritable handicap. Ling est anormalement sensible aux sons. Le simple niveau sonore d'une conversation peut la faire saigner du nez et lui provoquer une migraine tandis que des bruits plus importants peuvent graduellement lui provoquer des vertiges, des maux de tête insoutenables, voir carrément la faire tomber dans les pommes ou la faire hospitaliser.

Aussi, très tôt dans sa vie, la jeune fille fut forcée de porter des bouchons d'oreille pour atténuer les ondes sonores, jusqu'à finalement porter un casque antibruit une fois en âge, réduisant presque à néant les sons externes pour Ling qui en ressortit comme sourde. Maintenant installée en Californie, à Irvine, les Jiang décidèrent de ne plus repartir, jouissant d'une situation un peu plus confortable pour eux et surtout, avec des centres médicaux bien plus performant pour leur fille atteinte. Comprenant ce à quoi elle échappait grâce au casque, l'enfant à l'époque ne fit pas trop de scènes quand à ce handicap de substitution qu'était sa surdité artificielle. Elle s'en accommoda au mieux, apprenant le langage des signes, se trouvant des occupations lui plaisant sans qu'elles ne nécessitent ses oreilles.

Elle était un peu solitaire, mais avait eu la chance de se faire quelques amies précieuses qui si elles étaient peu nombreuses, étaient toujours prêtes à aider la chinoise et avaient même appris quelques mots en langage des signes.

L'adolescence fut cela dit compliquée, comme pour tout le monde, bien que son handicap et ses origines la mettaient un peu plus à part que d'autres. Elle trouva alors refuge dans les mondes virtuels, l'écriture, et surtout le dessin. Elle pouvait passer des heures dans sa chambre à griffonner des planches de comics et de manga à son petit niveau, s'inventant des histoires dont elle était soit l'héroïne, sois la chroniqueuse attitrée. Et à force de passer du temps là-dessus, elle commença à envisager d'en faire une carrière. Si ses parents avaient eu des espérances un peu plus hautes pour son frère devenu ingénieur automobile, ou pour sa sœur qui était en étude d'économie, du fait des ses problèmes, ils laissèrent volontiers leur petite dernière faire ce qu'elle souhaitait.

Bonne élève de surcroît, Ling entra avec un an d'avance dans une école de dessin a Valencia en Californie, avant de revenir quatre ans plus tard chez ses parents, maîtrise en poches avec d'excellentes notes. Âgée à présent de vingt et un an, la jeune femme commença à créer un petit manga en ligne sans dialogues, mettant simplement en scène une héroïne du nom de Vibrania sauvant la veuve et l'orphelin dans un monde futuriste, assez éloignée de ce qu'elle même était ou aspirait à être. Gagnant peu mais suffisamment pour payer un loyer à ses parents tout en achetant ce dont-elle avait besoin, s'octroyant même des petits plaisirs, la jeune femme était plutôt heureuse et croquait la vie a pleine dents.

Elle ponctuait sa carrière par quelques sorties en plein air, allant très tôt le matin faire du vélo ou du skate dans les alentours de la ville. Dans ces rares moments de calme ou nuit et jours s'entrecroisaient alors que la majorité des habitants dormait, fendant l'air sur sa planche, Ling pouvait s'autoriser à retirer quelques minutes son casque antibruit. Même si c'était quand même pénible pour son corps, elle pouvait dans ces moments-là profiter pleinement de ses cinq sens, habitée par une joie telle qu'elle en pleurait parfois, si en plus le décor s'y prêtait.

C'est une nuit très tôt, dans sa vingt-quatrième année, que survint dans la vie de la jeune dessinatrice l'imprévu qui allait la chambouler à jamais.

Sortant des chez ses parents plus tôt qu'a l'accoutumée, aux alentours de trois heures du matin, la nuit étant encore très noire, Ling pris son itinéraire habituel, armée de sa planche de skate « Lapin » personnalisée aux couleurs de son casque, lui même customisé avec le temps afin qu'il fasse partie d'elle plutôt qu'étant un étranger s'invitant sur son crâne. Sauf qu'à cette heure, son itinéraire habituel était bien moins sûre. Sourde aux bruits extérieurs, elle n'entendit jamais la voiture volée qui arriva dans son dos à toute allure, pilotée par un conducteur complètement défoncé. S'il essaya de l'éviter, il la frôla suffisamment pour la faire basculer sur le bas côté, l'envoyant s'assommer dans contre une pierre dans la ravine longeant les côtés de la route, éjectant son casque de son crâne. Du sang ruisselant de son crâne et ses oreilles vulnérables aux bruits extérieurs, Ling ne tarda pas à cause de son handicap à de sa blessure à hurler de douleur pendant de longues minutes, avant de tomber dans les pommes, commençant à agoniser en silence en cette heure si reculée de la nuit.

Si elle avait décidé de sortir plus tôt, c'est parce que le temps était censé se gâter dans la matinée, et qu'elle voulait en profiter avant. Toujours inconsciente dans le fossé, alors que les heures passaient, la brume tératogène commença à l'envelopper, la faisant se recouvrir d'une chrysalide dont elle n'émergea que dans la nuit de la journée suivant son accident, guérie, mais surtout changée à jamais.

Alors qu'elle se relevait groggy dans la ravine humide, elle mit de longues minutes à réaliser qu'elle n'avait plus son casque sur les oreilles. Et quand paniquée elle s'en équipa, elle constata avec horreur que celui-ci ne fonctionnait plus, ses souvenirs de la veille étant flous, persuadée même qu'elle n'était sonnée que depuis quelques minutes. Alors qu'elle s'apprêtait mentalement à des douleurs inimaginables le temps de rentrer chez elle, c'est là qu'elle constata qu'elle entendait clairement tout ce qui se passait autour d'elle.

Sans souffrir la moindre seconde. Croyant rêvée, elle en tomba tremblotante à genoux, avant de finalement se mettre en route pour rentrer chez elle, les vêtements couverts de boue et sa planche de skate sous le bras, trop choquée pour remonter dessus.

Sur la route, elle fut agressée par trois lourdauds. Elle ne pu s'empêcher de penser que les sons qu'ils produisaient étaient aussi détestables que leurs paroles, qu'elle avait beaucoup de mal à comprendre, pas habituée à ce genre de dialogue. C'est quand ils tentèrent de l'encercler avec des sourires aussi monstrueux que salaces aux lèvres qu'elle comprit vraiment ce qu'ils cherchaient. Terrifiée, elle commença à essayer de les frapper de sa planche dans la panique, avant de hurler quand ils commencèrent à lui rendre ses coups, s'attaquant à ses vêtements.

Rapidement, les mains quittèrent son corps. Ré-ouvrant les yeux, elle observa médusée les corps inconscients de ses assaillants, écume aux lèvres et yeux révulsés. Le sol sous elle semblait également s'être légèrement fissuré. Alertés par les cris, des riverains ne tardèrent pas à venir à son secours et les brigands furent accusés des vingt-quatre heures d'absence de la jeune femme, qui rentra chez elle murée dans le silence, laissant les inspecteurs perplexe quand à comment avaient fini inconscient trois grand gaillard face à une petite chinoise désarmée et handicapée.

Se doutant qu'elle y était pour quelque chose et qu'il n'était pas impossible que ce soit lié à sa miraculeuse guérison, Ling testa en secret ses nouvelles capacités, prétextant d'être toujours atteinte. C'est là qu'elle comprit qu'elle pouvait manipuler les ondes sonores, se prémunissant sûrement inconsciemment de ce qui atteignant ses propres oreilles et contrecarrant ainsi son handicap. Se demandant si elle pouvait réitérer son exploit de l'autre jour contre les trois malandrins, Ling repris sa routine très très matinale, à la recherche de larrons et armée de sa fidèle planche de skate, à défaut d'autre chose. Munie d'un large hoodie pour garder son identité secrète, portant un foulard en guise de masque, Ling commença à venir en aide à tout ceux agressés par les voyous de sa ville, avec des succès pas toujours très… appréciés par ceux qu'elle sauvait, puisque encore débutante avec son don elle les assommait une fois sur deux avec leurs assaillants, et brisait les vitres des commerces et habitations les plus proches.

C'est donc ainsi avec des hauts et des bas que débuta la double vie de Ling, dessinatrice le jour, justicière de nuit se faisant connaître sous le nom de l'héroïne qu'elle avait elle même écrite.

Vibrania.